Les baluchonneurs.ses sont avant tout des personnes « de cœur », disposées à accompagner à domicile les familles en souffrance. Flexibilité, capacités de communication, respect, empathie, maturité,… sont quelques unes des qualités essentielles recherchées chez les baluchonneurs.ses.
Notre équipe est composée d’une vingtaine de personnes, francophones et néerlandophones, réparties sur tout le territoire belge, afin de répondre aux demandes émanant des différentes régions.
Bien sûr, les baluchonneurs.ses sont formées à la maladie d’Alzheimer en vue de garantir un service qualitatif auprès des familles et une certaine expertise.
Faites connaissance avec notre équipe !
Annick, Bernadette, Chantal, Claudine, Danielle, Eliane, Françoise, Frédéric, Hélène, Henriette, Ine, Marie, Mariette, Mirella, Patricia, Suzanne, Yvette.
Isabelle
Infirmière à la retraite, mes six dernières années d’occupation professionnelle se sont effectuées au sein d’une maison de retraite où j’ai pu apprendre mais également enseigner beaucoup de notions. Malgré tout, j’ai souffert de devoir souvent, surtout par manque de temps, différer les soins relationnels, l’écoute active que tout à chacun attend
En intégrant l’équipe de Baluchon Alzheimer et par les baluchonnages proposés, je fais de très belles rencontres humaines, riches en enseignement et en émotion et ainsi offrir respect et dignité que chaque personne est en droit de recevoir.”
Eliane
J’ai participé à la création de Baluchon Alzheimer Belgique et je suis baluchonneuse depuis février 2004. Beaucoup de personnes me disent : « Pourquoi tu fais ça ? Moi je ne pourrais pas. » Je vais tenter de leur répondre :
J’ai été élevée « à la dure. » Cela n’a pas été facile pour moi et même très douloureux. Mais cela a forgé ma personnalité. Je suis quelqu’un de calme et très vite j’ai observé les gens, non pas derrière mes rideaux, mais au-delà de ce qu’ils montraient en public. Je me suis aperçue que beaucoup d’entre eux ont une façade et que nous avons toutes et tous d’immenses blessures faites de souffrances. Lorsque ces souffrances sont trop lourdes, on s’effondre et lorsqu’elles sont partagées même pour un court instant, on peut reprendre son souffle et se relever. Pour repartir parfois, pas toujours vaillant, mais repartir ou continuer sa route. Plusieurs bénévolats en soins palliatifs m’ont amenée vers Baluchon Alzheimer. Ils sont tous les deux reliés au deuil noir ou au deuil blanc, c’est-à-dire, soit à la personne décédée, soit à une personne qui a tellement changé, qu’on ne la reconnait plus.
Les malades et les proches doivent être soutenus, entendus et aidés. Cela me motive et a tout son sens pour moi. « Il faut aussi prendre soin de soi pour prendre soin des autres, sinon on ne tient pas. » De cœur à cœur, je crois en un monde d’amitié, d’entraide, de respect et d’amour. Un simple sourire a le pouvoir d’illuminer les regards.
Tout le monde peut faire une petite chose et c’est cela qui crée la richesse de l’amitié et de l’entraide.
Quand le soleil n’est pas là, on apprend à danser sous la pluie. Et quand tout le monde danse, c’est top.
Chantal
Je me nomme Chantal et j’ai 60 ans. Aide Médico Psychologique, de formation, j’accompagne des personnes en difficultés dans leur quotidien, que ce soit à cause d’un handicap ou du grand âge.
J’ai rejoint l’équipe de Baluchon Alzheimer Belgique en septembre 2021 et j’en suis fort heureuse. Plusieurs missions m’ont appris que chaque personne Alzheimer est singulière et à chaque fois, c’est une nouvelle rencontre. Et comme dans toute rencontre, nous apprenons à nous découvrir mutuellement. Ce que j’aime, c’est de devoir inventer ou réinventer la relation qui évolue sans cesse. Je qualifierais le baluchonnage de voyage en terre inconnue. On part en voyage avec un passager ou une passagère que l’on ne connaît pas et avec qui nous allons vivre durant plusieurs jours. Parfois c’est elle qui mènera le navire, parfois ce sera nous. Nous ne pouvons prévoir à l’avance le temps qu’il fera lors de cette traversée. Si nous aurons beaucoup de turbulences ou si au contraire le temps sera radieux. La maladie nous apprend à être créatif et à ne jamais penser que nous sommes en terrain connu. C’est ce que j’aime dans ce travail.
Sans oublier la chaleureuse équipe qui nous accompagne et que je remercie car sans elle, le travail ne serait pas le même. Merci d’être à l’écoute, de veiller sur nous et de nous procurer des conseils avisés.
Annick
Mariée, mère de 4 enfants, pendant toute ma carrière, j’ai travaillé comme infirmière, d’abord à domicile, puis 4 ans en maison de repos et enfin 15 ans dans une unité de soins palliatifs.
Déjà à domicile, j’avais rencontré des familles tellement épuisées et tristes lorsqu’elles avaient en charge un malade souffrant de troubles cognitifs.
Ensuite en maison de repos, j’avais souvent dû prendre soin des malades ayant ces troubles et plus d’une fois je m’étais sentie désemparée devant leur angoisse, leur agitation. Il faut dire que nous n’avions pas du tout été préparées pendant nos études à soigner ces personnes.
Heureusement, j’ai eu l’occasion de faire plusieurs formations à ce sujet et une fois pensionnée, je me suis dit que je pourrais encore travailler dans ce domaine.
Cela fait 15 ans que je « baluchonne » et cela me rend vraiment heureuse. J’aime ces malades qui sont vrais et qui vont à l’essentiel.
Ils m’émeuvent quand les yeux pleins de larmes, ils avouent « tout est embrouillé dans ma tête ». Ils sont fragilisés, souvent incompris, si désespérés d’être mis à l’écart.
Ce n’est bien sûr pas toujours facile de les accompagner, il y a des colères, des fugues, des angoisses difficiles à gérer.
Cela me place aussi devant mes limites. Avec eux, j’apprends l’humilité, la patience, j’apprends à vivre à leur rythme, à vivre pour eux, pour leur apporter les petites joies du quotidien, la tendresse d’un regard, d’une caresse quand ils ne peuvent plus s’exprimer, toujours le respect pour tout ce qu’ils ont été et pour tout ce qu’ils sont encore maintenant.
Pour moi, ils restent jusqu’au bout un homme, une femme, parfois si mystérieux, si loin de nous. Ils sont là, avec leur histoire et toujours leur besoin d’être aimés et d’aimer.
On dit parfois lorsque la maladie est très avancée, lorsqu’ils gardent leurs yeux fermés et n’ont plus aucune réaction que ce sont des morts vivants !
Pour moi, ce n’est pas vrai, j’ai soigné ainsi une dame grabataire déjà depuis 10 ans. Elle avait les yeux fermés, ne parlait plus, contractait juste un peu son visage quand on la retournait dans son lit. Je lui parlais pendant toute la toilette, quand je lui donnais à manger, elle n’avait aucune réaction, mais le soir, quand sa fille rentrait de son travail et montait les escaliers en chantant, la malade s’agitait, essayait péniblement d’ouvrir les yeux et… faisait un beau sourire à sa fille…
Nous ne connaissons pas grand-chose de la personne atteinte de troubles cognitifs, nous sommes là en terre inconnue, observant les moindres gestes : une lumière dans les yeux, un léger recul si pour elle le contact est trop intrusif. A nous d’avancer très lentement et doucement vers elle et ainsi l’apprivoiser.
Pour ces personnes, le temps ne compte plus et l’essentiel est l’amour.
Et lorsque l’aidant proche revient après ses quelques jours de répit, je le retrouve très souvent reposé, détendu et tout souriant, je me dis alors que « Baluchon » est très précieux et cela me rend très heureuse de contribuer à son essor.
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